Le musée de Grisolles
Les origines
Le 12 avril 1938, Théodore Calbet fonde le musée local de Grisolles avec son ami Joseph Marseillac (maire de Grisolles), dans une ancienne maison bourgeoise à colombage du début du XVIIè siècle. Il en devient le conservateur bénévole. En 1940, on dénombre 1500 objets donnés au musée par 158 donateurs, la plupart des habitants de Grisolles et des alentours. L'année d'après, âgé et fatigué, Calbet se retire de sa fonction de conservateur et ferme le musée.
Les collections
Le musée Calbet possède un ensemble de collections liées aux différents aspects de la vie quotidienne régionale de la préhistoire à nos jours. À l'arrière du bâtiment principal, le musée dispose de la reconstitution d'un atelier de fabrication de balais de sorgho dont Grisolles a été un centre important de fabrication jusque dans la deuxième moitié du XXè siècle.
L’enquête d’Henry Frey
En 1943, Henri Frey, jeune architecte, est envoyé à Grisolles par Georges-Henri Rivière dans le cadre du chantier 909 du MNATP sur le mobilier traditionnel régional.
Alors en pleine seconde guerre mondiale, cette enquête sur le mobilier traditionnel s'inscrit dans un vaste mouvement ethnologiste français. Impulsé dès 1937 par Georges Henri Rivière, cela aboutit à une collecte à l'échelle nationale afin de préserver le patrimoine relevant des arts et traditions populaires. Selon le muséologue, ces objets sont en voie de disparition : « des causes diverses, notamment la révolution industrielle du XIXè siècle (machinisme), le progrès des communications, la concentration des entreprises, la centralisation, l'exode rural, les erreurs du goût,ont affaibli après 1830 puis réduit considérablement, après 1860, la production de mobilier traditionnel. Peu à peu, le meuble fabriqué en série dans de vastes ateliers a pris la place du meuble artisanal »
À partir du mois de juin 1943, Henry Frey enquête au musée Grisolles et le décrit ainsi : « musée installé dans une vieille maison à pans de bois se compose de deux pièces au rez-de chaussée dans lesquelles se trouvent quantité de vestiges historiques et objets régionaux et une pièce au premier principalement affecté aux costumes et aux étoffes du pays. »
Ce travail de terrain est très rigoureux. Henry Frey applique à la lettre la méthodologie imposée par le MNATP et alimente chaque jour un journal de route, des croquis, des relevés sur calque, des photographies,etc...
De sa visite au musée de Grisolles, il laisse 7 monographies et 8 photographies. Les photographies nous permettent de découvrir le musée et son agencement au temps de Calbet en 1943.