DAPHNIS et ALCIMADURE

Un opéra en occitan a la cour du roi Louis XV

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Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville

Jean Joseph Cassanéa de Mondonville, Maître de musique de la chapelle du Roi, né à Narbonne. Dessiné par C.N. Cochin; 1765. Gravé par Delatre. 1est. : burin, eau-forte ; 16x11,5 cm (cadre), 22x15 cm (f.), Bibliothèque nationale de France, département Musique, Est.Mondonville001

Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville est issu d’une famille de musiciens narbonnais, son père était organiste de la cathédrale de Narbonne. Il suit des études musicales et devient en 1738 violoniste et directeur au Concert Spirituel. En 1740, il accède à la charge de maître de musique à la Chapelle Royale, une des trois composantes de la musique de la Maison du Roi, avec la Chambre et l’Écurie, spécialisée dans la musique religieuse, avec ses chantres.

Inventif et doté d’une parfaite technique violonistique, Mondonville marque la musique de son temps d’un grand nombre d’œuvres remarquables. De même que ses contemporains, comme Rameau, Mondonville s’illustre dans le genre, alors dominant en musique sacrée, du grand motet avec chœur et orchestre. Son De profundis lui confère une certaine notoriété. Dans le domaine de la tragédie lyrique, il convient de citer Vénus et Adonis ou encore Titon et l’Aurore, qui rencontrent un très grand succès et le consacrent défenseur de la musique française.

Au service des intérêts musicaux du Roi, le compositeur et violoniste narbonnais figure parmi les plus grands musiciens du XVIIIe siècle.

La querelle des bouffons

Daphnis et Alcimadure, pastorale languedocienne dédiée à Madame La Dauphine, représentée à Fontainebleau devant leurs Majestés les 29 octobre, 4 novembre 1754 et par l'académie Royale de Musique Le 5 Janvier 1755. Les Paroles et la Musique sont de Mr Mondonville Maître de Musique de la Chapelle du Roy, Œuvre IX, prix en blanc 18t, Gravé par le sr Hue. Paris : L'auteur : Bayard : Vernadé, [1755], 197 p. (33cm.) In-4, basane fauve mouchetée, dos orné, tranches rouges (Reliure de l'époque) Mediatèca occitana, CIRDOC-Béziers, cote MUS-R1

Daphnis et Alcimadure est joué devant la cour à Fontainebleau les 29 octobre et 4 novembre 1754, puis à l’Opéra le 29 décembre suivant. Cette pastorale languedocienne est entièrement rédigée en occitan.

Mondonville présente son opéra dans le contexte de ce que l’on a appelé la Querelle des Bouffons, qui éclate en 1740 et oppose tenants de l’opéra italien et défenseurs du goût français. Mondonville est un des protagonistes de cette querelle, il est avec Rameau, Lully et Campra un des représentants de la musique française.

Néanmoins, cette fois, il semble tenter une synthèse entre les deux écoles. Dans la forme musicale il est toujours l’héritier de Rameau mais par l’emploi de la langue occitane il se rapproche de l’esthétique italienne. Certains airs ont aussi une couleur italianisante.