DAPHNIS et ALCIMADURE

Un opéra en occitan a la cour du roi Louis XV

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Succès, critiques et oublis

ÉDITION NARBONNAISE, Daphnis et Alcimadure : pastorale languedocienne, J.-J. Cassanea de Mondonville, Narbonne : impr. A. Brieu, 1926, Mediatèca occitana, CIRDOC-Béziers, cote CAC 2227

L’œuvre se répand rapidement en Province, elle est jouée dans plus de 25 villes : Montpellier (1755), Toulouse (1755), Lyon, Bordeaux, Béziers, Nîmes, St Pons de Thomières, Millau.

Plusieurs parodies voient le jour à l’Opéra-Comique, ce qui atteste de sa popularité : Jérôme et Fanchonette, pastorale de la Grenouillère, par Vadé (1755) ; L’Heureuse feinte (1756) ; Les Amours de Mathurine, en deux actes mêlés d’ariettes de Lacombe (1756) ; Alcimatendre ; Les Bergers de qualité.

La partition et le livret connaissent plusieurs éditions, ce qui démontre également le rayonnement de la pièce.La dernière représentation connue de l’opéra est donnée en 1778.

A la mort du compositeur, plusieurs de ses œuvres tombent dans l’oubli, Daphnis et Alcimadure en fait partie.

Redécouverte de l'œuvre

C’est en 1977 que l’œuvre est redécouverte avec la thèse de Roberte Marchard consacrée au compositeur. Suivront une exposition à Lille, ville où Mondonville exerça ses talents à ses débuts, puis la publication du catalogue de l’exposition en 1980 par le Centre International de Documentation Occitane (CIDO) et la Société de Musicologie du Languedoc.

C’est alors le début d’une phase de réappropriation de l’œuvre du compositeur en Occitanie.

Recréation en 1981

Préparation des maquettes par les élèves des beaux-arts d’Aix-en-Provence sous la supervision de Jean Hugo. Photo : Vincent Bioulès

En juillet 1981, l’opéra est enfin recréé à Montpellier, à l’occasion de la première édition du festival Montpellier-Danse. L’orchestre de Montpellier est dirigé par Louis Bertholon et on confie à Dominique Bagouet, figure de la Nouvelle Danse Française, la chorégraphie. La mise en scène est signée Jacques Bioulès. Les décors sont de Jean Hugo et les costumes de Vincent Bioulès.

Dessins préparatoires pour les costumes

Le choix de cette pièce n’est pas anodin pour la première édition du festival Montpellier Danse comme l’explique Georges Frêche, alors maire de Montpellier :

« La création de Daphnis consacre ce renouveau, en rassemblant sur une même affiche Jean Hugo, le devancier, - qui, à quatre- vingt-six ans, éclaire d’une jeune lumière le décor languedocien de la pastorale ; Jean Bioulès, qui a signé une mise en scène à l’opposé de la reconstitution passéiste ; Dominique Bagouet enfin, et Louis Bertholon, qui dépoussièrent les musiques et balets avec cette audace dont la langue d’oc avait besoin pour s’affirmer tout à la fois d’hier et de demain. »

(Préface au livret du disque)

Edition musicale par Ventadorn

JEAN-JOSEPH CASSANEA DE MONDONVILLE, COMP.
Orchestre et choeurs du Théâtre de Montpellier
Béziers (34500) : Ventadorn, 1981 (P) 2 disques microsillons : 33 tours ;
30 cm + Livret (30 p.), 29 x 21 cm
Mediatèca occitana, CIRDOC-Béziers, cote DM30 3 MOND 37

C’est lors de ce spectacle qu’est réalisé un enregistrement qui sera édité sous forme de vinyle la même année par la maison de disques Ventadorn, seul enregistrement complet de l’opéra édité à ce jour.