Le musée de Grisolles inspire Joan-Carles Codèrc

Les Arts et Traditions Populaires inspirent la création contemporaine

Sous le regard de Joan-Carles Codèrc, le Musée Théodore Calbet et à travers lui les collections ATP (Arts et Traditions Populaires), deviennent la source de propositions contemporaines, teintées d’abstraction, d’influences postgraffiti, et dont les seules apparitions figuratives découlent de l’observation d’objets employés, créés, vécus par la population grisollaise.

Cette série s’intitule "seguida grisòlenca". Une suite grisollaise donc, faite de relevés formels, établis au fil de la contemplation, de l’étude, puis de la reproduction de divers bouts d’objets réalisée pendant la résidence de l’artiste.
De ce catalogue d’éléments caractéristiques du patrimoine local découle un ensemble de peintures entrant en dialogue avec le fonds du musée.

Le glossaire muséal de Joan-Carles Codèrc

Ce glossaire muséal occitan réunit des objets issus de l'inventaire du musée écrits et dessinés par l'artiste toujours en échos avec les les poèmes de Théodore Calbet.

L'écriture se mêle aux objets et forme une sorte de calligramme. Ce travail permet de concrétiser le lien entre l’objet et le nom par un même trait, une même graphie.

Cette recherche a été effectuée dans le cadre de l'édition La langue des choses : Théodore Calbet, félibre folkloriste éditée par le Musée Calbet en 2021.

Ci-contre, le travail de Joan-Carles Codèrc autour de deux objets de la collection du musée.

Le globe de mariée (glob de la novia) donné par Mme Bayssade en 1989, objet traditionnel réalisé au XIXè siècle par les catholiques de toutes catégories sociales.
Il contenait la couronne, le bouquet et des éléments symboliques et décoratifs du mariage.

L'artiste associe à ce globe la servante d'âtre ou de cheminée (andralièra, anderrièra, endalièra) qui servait à suspendre la marmite sans anse à la crémaillère au-dessus du feu.

Davantage que de faire se côtoyer création contemporaine et collection ethnographique, il s’agit ici d’extirper des ATP la possibilité d’images occitanes actuelles.

Ainsi, révéler les jours d’une culture invisibilisée, autant que d’interroger des lendemains folklorisant la tradition. Digérer donc, pour modeler, tordre et proposer, à nouveau. Au plus près des réalités culturelles, populaires et paysagères desquelles nous nous trouvons.

Le procédé établi à Grisolles vise à devenir matrice d’une plus large entreprise picturale à l’échelle des Pays d’Òc. Au sein et avec le concours des différents musées d’Arts et Traditions Populaires que compte l’aire culturelle et linguistique occitane.
Afin que la création jaillisse des territoires et qu’ils ne se voient plus éternellement dicter culture, car les trésors, bien que brillants dans des vitrines lointaines, se saisissent aussi dans les plissures de l’alentour.

Projet au collège Jean Lacaze

Création avec les élèves de 4e et 3e en option occitan. Ils se sont appropriés le processus créatif de l’artiste en trois temps : le collectage de formes prélevées sur les objets constituant le fonds du musée, suivi d’un travail de traduction d’éléments langagiers relatifs au quotidien des élèves, puis de la réalisation d’une oeuvre collective à la peinture et à la bombe, sur panneaux de bois (exposés au collège).

Les peintures, présentées dans l’espace public sous forme d’affiches, constituent un dialogue entre ces travaux, un dialogue entre des usages populaires d’hier et d’aujourd’hui.