L'émergence des musées des arts et traditions populaires :

Un mouvement national de la fin du XIXè jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale

En France, les arts populaires sont abrités dans des institutions muséales aux appellations différentes : musées cantonaux, musées régionaux, musées de terroir, musées de folklore, musées des arts et traditions populaires… Ces musées ont une histoire mouvementée et sont souvent créés et défendus par des sociétés savantes et des amateurs cultivés.

En 1859, Léon Alègre crée la première bibliothèque-musée cantonale de France à Bagnols-sur-Cèze.
Il se lie d'amitié avec les fondateurs du Félibrige dont Mistral qui en 1896 fonde le Museon Arlaten pour lequel il dépense sa fortune personnelle.

Carte postale ancienne de la cour du Museon Arlaten
Carte postale ancienne de la cour du Museon Arlaten

Ces musées se veulent “populaire” et “anti-élitiste”, ils sont gratuits et reposent sur une économie du don à l’image de Théodore Calbet qui sollicite les locaux à enrichir les collections.

Un véritable mouvement s’amorce mais il ne survivra pas à la Première Guerre mondiale.

Néanmoins, dès les années 1920 et 1930, de nouveaux musées voient le jour en province grâce à l’impulsion du mouvement régionaliste.

À la suite de la création du Musée National des Arts et Traditions Populaires (MNATP) en 1936-1937 par Georges Henri Rivière et le mouvement national du Front populaire, la période 1939-1945 a été également favorable aux élans localistes.
Par la suite, on a aussi parlé d’« écomusées », de « musées d’ethnologie/graphie » ou encore de « musées de société ». Cette difficulté à se nommer prouve que ce sont des institutions protéiformes aux enjeux multiples.

Aujourd’hui, dans un pays, où l’État remodèle ses régions : les questions de l’histoire, de l’identité, de la place des hommes et des institutions sont reposées, dans lesquels les musées, en particulier sur les arts et traditions populaires, voient leur rôle, redéfini dans le développement des territoires.



Chronologie de l'histoire des musées d'ethnographie en France pour la région Occitanie

Léon Alègre (1813-1884) fonde le musée-bibliothèque de Bagnols-sur-Cèze (Gard).

Louis (1878-1945) et Margalide (1879-1960) Le Bondidier fondent le musée Pyrénéen à Lourdes.

La commune de Gaillac, avec la société des Amis du musée du Parc, crée en 1934 le musée du même nom avec une salle consacrée au compagnonnage inaugurée en 1938 ; en 1957, Louis Saudinos (voir + loin) qui habitait Gaillac, entreprend une collecte d'objets ethnographiques à partir des collections rassemblées par M. Riols, auxquelles s’ajoutent les collections de M. Sicard.

Jules Baudou et l’association Escolo daù Sarret, société savante fondée en 1932, ouvrent le musée Agathois.

La Société des Amis du vieux Saint‐Antonin inaugure le musée du Terroir de Saint‐Antonin‐Noble‐Val.

Louis Saudinos réunit une collection d’arts et traditions populaires qui intègrent le musée du Pays de Luchon, à Bagnères-de-Luchon.

Marguerite Vidal (1908-1996) a récupéré, avant de les développer, les collections laissées par l’ancienne société des Amis du Vieux Moissac et d’ouvrir le Musée des Arts et Traditions Populaires, devenu Musée Marguerite Vidal à Moissac.

Henri Polge (1921-1978) fonde le musée de l’Armagnac à Condom. Il est à l’origine du musée Gascon à Auch avec des collections constituées à partir de 1948 (aujourd’hui au musée des Amériques).

Marcel Boulin (1919-1983), devient conservateur du musée Massey à Tarbes, réunit là une collection d’ethnographie.

Jeanne Sayous a constitué les collections pyrénéennes présentées au musée des Beaux-Arts Salies à Bagnère-de-Bigorre.

La commune de Saint-Gaudens crée le Musée Arts & Figures des Pyrénées Centrales, inauguré en 1968.

L’Association des Amis du musée de Salmiech gère le musée du Charroi rural à Salmiech.

Jean-Luc Obeirener (-2015) fonde le musée de plein air du Quercy-Cuzals à Sauliac-sur-Célé.

L’Association des Amis du Musée du Textile et du Peigne en Corne constituée d’anciens du textile ouvre le musée éponyme à Lavelanet.
Création de l’Ecomusée de la Montagne noire et de la Vallée du Thoré (devenu en 1999 le musée départemental du textile), à Labastide-Rouairoux.

Jacques Bégouën (1894-1975) est à l’origine des collections d’arts et traditions populaires du Musée départemental installées (d'abord à Foix ?), puis au Musée du Palais des Evêques à Saint-Lizier.