Bellaud de la Bellaudière

Antoine Arena

Antoine de Arena, <cite>Meygra Entrepriza</cite>, Avignon, 1537, 1 vol (non ch. [154] p.), 14 cm, Musée-Bibliothèque Paul Arbaud, cote R-13Au début du XVIe siècle, en Provence, l’écrit littéraire en langue d’oc est devenu plus rare. L’occitan refait surface, difficilement et derrière le latin qu’il avait pourtant supplanté au Moyen-Âge. Un certain Antoine Arena issu de l’Université d’Avignon, ancien soldat des guerres d’Italie devenu juge à Saint-Rémy-de-Provence se fait remarquer en publiant un traité de danse en 1529, suivi de l’ouvrage Meygra Entrepriza Catoliqui Imperatoris, en 1537. Ce livre connut un succès important, il fut plusieurs fois imprimé jusqu’au XVIIIe siècle. L’auteur y relate dans la veine burlesque et en un occitan fardé de latin (ou l’inverse) l’expédition de Charles Quint en Provence. Ce texte représente, d’une certaine façon, le retour progressif d’une littérature d’expression occitane après le silence apparent du XVe siècle.

Jean de Nostredame

Mémoires en forme de chronique pour l'histoire de Provence  (mss. Autographe de J. Nostredame annoté par César de Nostredame et Galaup Chasteuil), Reliure cartonnée. Ex-bibliotheca sur étiquette imprimée collée au contreplat supérieur «Bibliothèque de Mle V. L. F. de Villeneuve Bargemont ». Numéro d’inventaire ms. « 7482 » et mention ms. « M. Arbaud » au contreplat sup. 102 f. parchemin (soit, 204 p.). Musée-Bibliothèque Paul Arbaud, MO 122Jean de Nostredame est issu d’une famille importante de la ville de Salon-de-Provence, il est le frère du célèbre Michel de Nostredame, le Nostradamus des Centuries. Procureur à la Cour de Parlement d’Aix dès 1557, ce personnage illustre engagea un travail érudit de restauration historique et littéraire en Provence. Il publie en 1575 ses Vies des plus celebres et anciens poetes provensaux qui auront un écho retentissant (notamment en Italie où le texte paraît simultanément et traduit en toscan). Il s’agit d’un recueil compilant les vidas de nombreux troubadours en les rapatriant, dans leur ensemble, sur le territoire provençal. Cette « falsification » historique trahit une impossibilité à penser l’héritage des troubadours à l’échelle de l’espace d’oc ; c’est dans le contexte provençal que Nostredame inscrit son projet. Il faut cependant noter sa parfaite connaissance de la graphie médiévale et son rôle dans la « renaissance » littéraire occitane, l’on attribue d’ailleurs à Nostredame le premier sonnet en occitan connu à ce jour. Son neveu, César de Nostredame, fut un proche du poète Louis Bellaud et l’auteur d’une Histoire de la Provence.

La bibliothèque du musée Paul Arbaud d’Aix possède un manuscrit en langue d’oc rédigé de sa main, une Histoire de la Provence des origines à 1494, manuscrit que Jean-Yves Casanova a découvert en 1987 puis étudié dans le cadre d’une thèse et enfin édité en 2012 : Historiographie et littérature au XVIe siècle en Provence : l’œuvre de Jean de Nostredame. C’est ce précieux manuscrit que le CIRDOC, via sa numérisation, met à disposition du public.